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le charme de l’histoire

jamais été Louis XIV, a appelé dans ses conseils tous les gens capables, sans s’embarrasser de ce qu’ils sont ou ont été. Il n’a exclu que les nobles. Tous sont forcés de concourir à la grande rouvre de la régénération de l’empire. Toutes les fortunes sont tellement amoindries ou annihilées, excepté dans la main des banquiers ou des fournisseurs, que tous ceux que l’on appelle les citoyens sont forcés de travailler ou de mourir de faim» (II. 419, 420, 421, 422).

La question religieuse elle-même s’apaisera, dit-il, malgré les intrigues des intéressés, aussitôt que les populations seront laissées libres de suivre leur instinct. « Il s’est trouvé vingt curés qui ont désigné les élus pour aller au Synode qui va être tenu à Bourges pour nommer quatre évêques constitutionnels. Les gens du peuple voient toutes ces menées avec une grande indifférence. Ils iront à la messe, n’importe par qui elle sera dite » (II. 425).

Puis Dufort raconte ce qu’il en tend dire : « Une personne instruite arrivant de Paris, assure que Bonaparte perd graduellement dans l’esprit public… Son système d’amalgame de tous les partis est la fable des Parisiens… On parle d’un livre sur les finances où on lui prouve ses manœuvres, ses exactions et où on lui prédit sa chute ! » (II. 425).