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sabine


X


Depuis une demi-heure les deux femmes causaient à voix basse ; le dégrossissement de la situation s’opérait peu à peu avec des heurts de dialogues violents.

— Je vous en supplie, insistait Sabine à voix basse, je ne suis venue chez vous que pour cela.

— Madame…

— Oui, je vous offense… Mais je réparerai, soyez tranquille… et je souffre tant que je vous supplie de m’écouter… Dites, oh ! dites, comment se met-on de plain-pied avec l’homme qui doit tout nous prendre ? comment fait-on pour jouer le rôle d’une fille ? pour être une fille ?… pour dompter un mâle ?

Léa se sentit envahie de cette pudeur qui rend incapable de parler, sans y être excitée, des choses qu’on commettra dans l’éperdument des sens.

— Enseignez-moi, poursuivait Mme Raimbaut, dont la tête se perdait. Voyons, quelle proportion de scélératesse faut-il employer ? quels gestes y a-t-il à escamoter ? quels sourires aident à épuiser les résistances ?… De quels effrois y a-t-il à se garer ?