Page:Marc de Montifaud Sabine 1882.djvu/347

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

341
sabine


XV


Vers le milieu du mois de mars, un dîner réunissait chez Mme Abel quelques amis intimes, au nombre desquels on ne comptait, cette fois, aucun journaliste. Mais parmi les convives, éclataient la gaieté de Jenny Varlon et les répliques de la marquise de Mansoury. Ces deux ventripotentes ribaudes mangeaient avec une voracité que dépassait seulement celle du Manitou. La marquise était absolument grise.

— Nous n’avons réussi qu’à moitié, fit-elle en se penchant vers Jenny Varlon, et en haussant la voix, la sachant un peu sourde. M. Raimbaut a quitté sa femme et est allé à Londres ; mais l’autre ?

— L’autre, ma chère, ne passera probablement pas en jugement ; on a payé pour lui. Et vous savez quelle main ? Il est probable que Mme de Sérigny l’emmènera encore assez loin, et que nous le verrons revenir dans une dizaine d’années, le cœur raffermi.

— Ça, c’est douteux.

— En attendant, la petite Raimbaut est morte.

— On devrait dire : la petite Giraud… car, enfin,