Page:Marcel Schwob - Œuvres complètes. Écrits de jeunesse.djvu/275

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Et si je suis forcé d’en fair’ ma marmite,
Pas un des fanandels qui lui fout’ son dard
Ayant que ma profond’ n’tienn’ plus un pétard.

Y avait un tapis-franc qu’était peint en rouge
Après la lourde y avait un’ lanterne rouge…

Les fanandels, ils lâch’ la fleur de Marie
A g’noux, mirett’s fermées, comme une sœur qui prie.
Je lui prends l’aileron, je lui pinc’ la taille,
J’lui dis : “Tu peux gueuler ! moi j’crains pas les railles ;
Et t’auras beau te mett’ sans dessus-dessous,
Nous crèv’rons tout de mêm’ ta pièc’ de dix sous.

Y avait un tapis-franc qu’était peint en rouge ;
Après la lourde y avait un’ lanterne rouge…

Mais sa babillarde ros’ muett’ dans sa bouche,
Sans jaspiner la fleur de Marie m’remouche.
C’était comm’ le reluit au milieu de la sorgue :
Je n’avais plus de poing’ ; j’n’étais plus un orgue.
Et je gueul’ : “J’ai fini — j’veux plus la chauffer ;
A vous, les fanandels, on peut la dauffer !”

Y avait un tapis-franc qu’était peint en rouge ;
Après la lourde y avait un’ lanterne rouge…

Le premier qu’arriva sans r’luquer ses châsses,
C’était un vieux loupeur qui voulait sa passe.
Fleur de Marie criait : “Par le Mec, ell’ piaule !”
Douz’ plomb’s se démargeaient à l’horloge d’la piaule.
Je suis un bon sorgueur ; je n’suis pas un gnaf ;
Je crois que j’ai eu là un bon coup de taf.