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PRÉCIS
DES
TERMES DE LA MILICE.
A TACITE AUGUSTE.

§ l. La milice se divise en trois parties : cavalerie, infanterie, marine. Il est une partie de la cavalerie qu’on désigne par le terme figuré d’aile, parce qu’elle couvre le corps de bataille sur les flancs, à peu près comme feraient des ailes ; et on l’appelle vexiliation, du nom des voiles ou petites flammes volantes qui lui servent d’enseignes. Il y a une autre sorte de cavalerie qui est nommée légionnaire, parce qu’elle fait corps avec la légion. L’infanterie a été elle-même divisée en deux parties, c’est-à-dire, en légionnaire et en auxiliaire. Cette dernière était recrutée parmi les alliés ou confédérés. Le nom de légion (legio) vient de legere (choisir), et indique le soin et la fidélité qu’on exige de ceux qui choisissent les soldats[1].

§ 2. Il faut mener très-souvent les nouveaux soldats au champ de Mars ; les faire défiler l’un après l’autre, suivant l’ordre du rôle, et ne les mettre d’abord que sur un rang, quelle qu’en soit l’étendue, en ayant soin qu’ils soient parfaitement alignés, et qu’il y ait entre chaque homme une distance égale, et conforme aux règles. Ensuite on leur commandera de doubler le rang vivement, et de façon que, dans le même instant, le second rang qu’ils forment réponde exactement au premier. A un troisième commandement, ils doubleront encore le rang, et se mettront rapidement sur quatre de hauteur. De ce carré long ils formeront ensuite le triangle, qu’on appelle coin ; disposition qui est ordinairement d’une grande utilité dans les batailles[2].

§ 3. Les auxiliaires que l’on mène au combat viennent de divers pays, et diffèrent par les mœurs et par la discipline ; il n’y a entre eux aucun lien d’affection ; autres sont les coutumes, autre est la manière de combattre. Il est par conséquent difficile de remporter une prompte victoire avec des troupes qui, avant de combattre, ne marchent pas d’accord. On joignit toujours les auxiliaires aux légions dans les batailles, comme troupes légères ; et s’ils ne faisaient pas la principale force des armées, on les comptait du moins pour un renfort utile[3].

  1. Voy., pour ce qui précède, Végèce, l. I, c. ii.
  2. Voy. Végèce, l. I, c. xxvi.
  3. Voy. Végèce, l. II, c. ii.