Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/137

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à lui rendre sa liberté ; ils espéraient qu’il s’attacherait exclusivement à elle dès qu’il l’aurait aperçue. Leur attente serait cruellement déçue, si ce peuple ne savait voir la liberté que sous l’image de ceux qui paraissent être à la tête de la Révolution. »

« Les objets de son enthousiasme ne doivent point être les défenseurs de la patrie, les apôtres de la liberté, mais la patrie, la liberté. Dès l’instant que la gloire de quelques citoyens, distingués par leurs lumières ou leurs services, devient plus chère que l’intérêt public, dès que leur volonté est plus puissante que les lois, il ne peut y avoir ni liberté ni sûreté dans un État ; et c’est presque toujours par ce moyen que les peuples libres se sont donné des maître et des fers. »

Ces paroles méritent de passer à la postérité. C’est la meilleure profession de foi, la plus éclatante preuve de sens politique que pouvait donner un jeune écrivain ayant conscience et de son talent et de sa popularité. On comprend, après avoir lu ces lignes, le patriotisme héroïque de cet Athénien proscrivant Aristide, parce qu’on l’appelle « le juste », et que sa vertu pourrait engager le peuple à lui offrir le pouvoir absolu.

Le rédacteur des Révolutions, prenant des exemples