Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/140

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qui nous menacent de la guerre au printemps prochain, des troupes d’Allemagne et des troupes sardes, nous ne pouvons nous empêcher de dire qu’il fallait ou chercher plus de preuves contre le sieur de Favras, ou l’admettre à détruire celles que la procédure fournit, en admettant des faits justificatifs. »

No XXXI. (Du 6 au 13 février.) — Le 4 février, après un discours du roi, l’Assemblée rédige une formule de serment civique, répétée ensuite par tous les citoyens. Voici les termes de ce serment : « Je jure d’être fidèle à la nation, à la loi, au roi, et de maintenir de tout mon pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée, et acceptée par le roi. » — Le rédacteur des Révolutions blâme cette formule, et trouve fort extraordinaire qu’on jure de maintenir une Constitution qui n’est pas encore faite. Le peuple, seul véritable souverain, ne peut pas, selon lui, se dessaisir de tout contrôle sur les actes futurs de l’Assemblée. « Sommes-nous donc si faibles partisans de la liberté que nous ayons besoin de nous rassurer contre nous-mêmes par des serments ? » dit-il, et il ajoute :

« Citoyens, nous avons juré sans réfléchir, réfléchissons après avoir juré ; en aucun temps, par aucune raison, dans aucune circonstance, les nations n’ont eu à se repentir d’avoir réfléchi