Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/145

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pas très-utile ; elle lui suggère, par contre, les observations suivantes, aussi sensées que spirituelles :

« Ceux qui ont eu l’idée de cette fête nationale n’ont pas pris, sans doute, le temps de la mûrir ; ils auraient vu avec un peu de réflexion qu’il ne fallait point remercier Dieu de ce que le roi avait fait un discours, dans lequel il déclarait qu’il se réunissait intimement à la nation ; cette réunion du monarque existait déjà ; son discours n’avait pour objet que d’imposer silence aux aristocrates, qui prétendaient que sa réunion n’était pas volontaire. La démarche du roi était donc un devoir, une obligation ; en la régardant même comme une action dont il eût pu se dispenser, il n’était ni flatteur pour lui de remercier le ciel de ce qu’il avait fait une belle action, ni consolant pour le peuple d’attacher une si haute importance à un devoir rempli par le monarque. Tous les jours des rois doivent être semés de belles actions. Si l’on eût chanté un hymne à Jupiter à chaque belle action de Titus, qui regardait comme perdu le jour où il n’en avait pas fait une, le préfet de Rome eût bientôt épuisé le trésor public. »

Ne dirait-on pas une page de Camille Desmoulins ? Mais, après l’ironie, voici un langage plus sérieux.