Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/160

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révolution des Pays-Bas, en 1789. Voici le jugement de Loustallot sur ce prince, jugement que l’histoire a confirmé :

« Joseph II n’est plus. La nouvelle de sa mort, tant de fois faussement annoncée, et toujours si avidement saisie dans toutes les parties de l’Europe, est enfin certaine. Il a succombé sous le poids de sa honte, de ses chagrins, ou de ses remords ; et déjà la main de l’histoire grave sur le marbre funéraire qui recèle ses cendres les paroles qu’il adressait naguère au général d’Alton, en Brabant : Qu’importe un peu plus ou un peu moins de sang versé ?  »

« Ses commencements, semblables à ceux de Néron, semblaient devoir lui assurer une place parmi les bons princes. Il aifectait le titre de monarque philosophe : mais bientôt, s’abandonnant à tous ses penchants, il déploya, aux yeux de l’Europe indignée de l’avoir admiré, l’ambition, la cruauté, le despotisme, la soif de l’or et de la vengeance, passions qui forment le caractère de’cette maison d’Autriche, que la nature semble avoir laissée échapper de ses mains pour le malheur des nations. »

« Une guerre injuste contre les Turcs, des insurrections légitimes dans le Brabant et dans la Hongrie, des mécontentements dans la Bohême, la haine des Français, dont il avait recherché les