Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/183

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tout l’éclat de sa gloire, et ses jugements avaient une autorité indiscutée.

Les aristocrates firent grand bruit d’un secours de quarante mille livres accordé à la comtesse de Lameth pour l’éducation de ses enfants. Deux d’entre eux siégeaient à l’Assemblée au milieu des députés patriotes. Ces deux défenseurs d’une liberté modérée devaient avoir cette heureuse fortune de traverser la Révolution et l’Empire sans courber la tête devant aucune tyrannie… Les royalistes les accusèrent d’ingratitude, les feuilles du parti de la cour, les Actes des Apôtres, en particulier, les accablèrent d’injures. Les journalistes patriotes prirent leur défense.

« Il n’est pas un Français qui ne se réjouisse en pensant qu’il peut avoir contribué pour quelque chose aux quarante mille livres qui furent données à Mme dé Lameth, puisqu’elle a su faire de ses enfants de bons citoyens et des amis de la liberté. »

Les frères Lameth se tirèrent à leur honneur de cette position difficile, en restituant au Trésor national les quarante mille livres.

L’effet produit par la publication du LivreRouge fut immense. L’aristocratie ne devait pas se relever de ce coup. Tous les bons citoyens s’efforcèrent de propager ce terrible acte d’accusation contre l’ancien régime.