Aller au contenu

Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/19

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

droits sacrés des peuples, de la raison et de l’humanité ? Ne craignez point, nation courageuse ; intrépides citoyens, la liberté vous attend ! »

No II. (Du 18 au 25 juillet.) — Dans ce numéro, Loustallot commence par recommander aux vainqueurs de rester unis pour la revendication de leurs droits ; il cherche à prévenir toute scission funeste entre le peuple et la bourgeoisie.

« Peuple français, dit-il, ô mes concitoyens, l’Europe entière a sur vous les yeux, c’est à vous de montrer aux nations, lorsqu’on a proscrit des tyrans, comment on doit mettre à profit les fruits de la victoire ; ce n’est pas tout de vaincre, il faut savoir jouir de sa conquête ; prenez garde, c’est dans votre sein, c’est de vos divisions, c’est de vos prétentions, c’est de l’oubli des droits du citoyen, et d’égalité, c’est de vos sots mépris pour ce peuple qui a brisé vos chaînes, que l’hydre despotique peut renaître de sa cendre. »

Il fait appel à la modération des vainqueurs de la Bastille, mais la foule est implacable dans sa vengeance. Le contrôleur général des finances, Foulon, et son gendre l’intendant Berthier payent de leur vie le crime d’avoir trahi le peuple et spéculé sur sa misère. Leurs corps sont déchirés par la multitude. À propos de Foulon, massacré avant d’avoir pu dire un mot pour se défendre,