Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/195

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Bar-le-Duc ; huit mille livres. Comment peut-on gouverner tout à la fois au nord et au midi ? A Bar-le-Duc et en Provence ? Quels bras ont nos généraux ! ils atteignent d’un bout de la France à l’autre… pour tendre la main — cent cinq mille livres en tout. »

Quelle dilapidation des deniers publics ! Il était pourtant réservé aux maréchaux de France du second empire de faire mieux, en cumulant trois cent mille francs de traitements divers.

Pour nous reposer du spectacle de la curée monarchique, voici un mot sur la visite à Paris du grand patriote corse Pascal Paoli :

« Un homme qui a voulu rendre la liberté à son pays, qui avait conçu qu’une petite ile de l’Europe pouvait donner à cette partie du monde l’exemple de créer au XVIII siècle une constitution libre, qui a résisté, avec une poignée de paysans, aux armes de France, qui nous a étonnés en nous combattant, qui nous a surpassés, lors même qu’il nous a cédé le champ de bataille ; qui avait préféré s’exiler de sa patrie plutôt que de se plier à recevoir les bienfaits de ses oppresseurs, à qui l’Angleterre avait accordé retraite et secours, et qui semblait devoir être à jamais étranger à la France, se trouve aujourd’hui au milieu de nous, et sans aucune autre recommandation que son mérite personnel, son amour