Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/212

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« Ceux qui soutiennent que le droit de la guerre et de la paix doit être confié au corps législatif, opposent à leurs adversaires que les passions particulières des rois ou des ministres, leurs injustices ou leurs erreurs ont été et seront presque toujours les causes de la guerre ; que le droit de faire la guerre étant celui de rassembler telles forces militaires, et en tel lieu qu’on juge à propos, le pouvoir exécutif pourrait se servir de ces forces contre la nation pour changer ou détruire la Constitution ; qu’un roi victorieux est redoutable à la liberté ; qu’il n’y a point de liberté individuelle là où la volonté d’un seul peut faire égorger arbitrairement plusieurs milliers de citoyens ; que la punition d’un ministre coupable ne peut que faiblement venger, et ne répare jamais les pertes publiques. »

« Les raisons sont si faibles d’une part, et si fortes de l’autre, qu’il est difficile de concevoir ce qui peut tenir les esprits en suspens. »

Nous n’avons pas besoin de suivre Loustallot dans le développement de ces principes. Ils sont assez évidents par eux-mêmes. Voici sa conclusion :

« Résumons. La guerre peut exister sans que ni le pouvoir exécutif, ni le pouvoir législatif en soient prévenus, et malgré eux ; c’est le cas d’invasion : alors le roi doit employer provisoirement