Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’enthousiasme extravagant, ou de la haine forcenée que quelques individus ont su leur inspirer ; souvent elles passent d’un de ces sentiments à l’autre sans motif, et elles retournent à leur première erreur avec tout aussi peu de raison. On a vu le peuple adorer Périclès, exiler Aristide, s’engouer d’Alcibiade, et le traiter ensuite ignominieusement. On l’a vu ivre de Coriolan et de Camille avant de les proscrire. Il laisse immoler les Gracques, ses plus zélés défenseurs, et il venge la mort de César, devenu l’oppresseur de la patrie. »

No XLVIII. (Du 5 au 12 juin.) — Les dépenses personnelles, les folles prodigalités des souverains avaient depuis plus d’un siècle mis les finances de la France dans un état déplorable. Les guerres insenséesde Louis XIV, ses fastueuses réceptions de Marly et de Versailles, les maîtresses du Régent et de Louis XV, avaient creusé le gouffre dans lequel sombrait la monarchie. L’Assemblée nationale aurait dû couper le mal dans ses racines, et restreindre la liste civile de Louis XVI, en ménageant l’argent de la nation dont les créatures du prince se servaient pour fomenter la guerre civile. Malheureusement il n’en fut rien.

« Les symptômes de la servitude se manifestent si fréquemment dès la renaissance de la liberté, qu’on est quelquefois tenté de désespérer de