Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/226

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douaire pour la reine. Le jeune publiciste, dont la clairvoyance avait depuis longtemps deviné le rôle et démasqué les projets antifrançais de Marie-Antoinette, témoigne ainsi son indignation :

« Si j’eusse été membre du corps législatif, et qu’il m’eût échappé, dans un moment d’effervescence, d’accéder à une pareille résolution, je me fusse, je pense, jeté, de pure honte, dans la Seine, en sortant de l’Assemblée. Quoi ! le corps législatif n’a pas encore pourvu au sort de la nation, dans le cas où le roi cesserait de vivre, et elle a pourvu au sort d’Antoinette d’Autriche ! Les articles constitutionnels sur la régence ne sont pas faits, et la reine a déjà acquis des moyens immenses d’influer sur les opérations du corps législatif, dans le cas où elle deviendrait veuve ! La nation pourrait être exposée à une guerre civile, entamée dans le seul objet de forcer la main à ses représentants sur le décret relatif à l'enfant-roi ; et l’on a donné à sa mère assez d’argent pour la faire naître, ou l’entretenir, sans paraître y participer. »

« Supposez maintenant à la place de Marie-Antoinette une Sémiramis ; et l’histoire moderne de l’Europe n’offre que trop de reines, qui, comme elle, ont sacrifié les jours de leur époux à la soif de gouverner ; voyez quel appât vous présenteriez à son ambition. La crainte de l’avenir ne