Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/230

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« Cette maxime d’un écrivain anglais est trop connue du gouvernement pour qu’il ne cherche pas à limiter la presse, à en rendre l’usage redoutable aux écrivains courageux, à quelque prix que ce soit. S’il l’obtenait, on verrait le plus grand nombre des gens de lettres se couvrir la tête et se laisser immoler ; quelques autres feraient sans doute une plus vigoureuse résistance. S’il en reste un seul qui soit tout à la fois intrépide et inflexible, qui ne craigne ni les coups d’autorité, ni le couteau des lois, ni les fureurs populaires, qui sache toujours être au-dessus des honneurs et de la misère, qui dédaigne la célébrité, et qui se présente, quand il le faut, pour défendre légalement ses écrits ; ah ! qu’il ne cesse d’abreuver l’esprit public de la vérité et des bons principes, et nous lui devrons la Révolution et la liberté. Écrivains patriotes, voyons qui de nous cueillera cette palme ! qu’il serait glorieux d’être vaincu ! »

« O vous, qu’un peuple aveugle a regardés jusqu’à ce jour comme des héros ou des tribuns ! vous, qu’il suit à chaque pas avec des cris d’admiration ! vous qui, après avoir cherché à humilier une cour où vous n’aviez point d’accès, avez fait votre paix avec elle, aux dépens du peuple ! vous, qui feignez de ne contrarier nos désirs que parce que vous prétendez savoir mieux que nous