Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/231

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ce qui convient à notre bonheur ! vous enfin, qu’un espoir, peut-être chimérique, de votre retour à la vertu m’empêche de nommer, je vous offre ici la paix ou la guerre : veuillez être libres, et non protecteurs ; citoyens, et non chefs de parti ; cherchez à être utiles à la nation, et non pas nécessaires ou redoutables à la cour ; et je joindrai mes hommages à ceux des citoyens qui, si vous n’abandonnez vos périlleux desseins, vous couvriront bientôt d’opprobre et de mépris ! »

Ces dernières lignes contiennent une allusion bien claire à Necker, à La Fayette, et surtout à Mirabeau. Le rédacteur des Révolutions de Paris a les yeux fixés sur le grand orateur de la Constituante ; il devine ses projets, il cherche à le retenir dans le parti patriote. Mais il est trop tard. Le peuple, singulièrement perspicace à ses heures, a déjà applaudi dans les rues de Paris les crieurs publics annonçant « la grande trahison du compte de Mirabeau. »

Il y a dans cette page éloquente mieux qu’un avertissement à l’illustre transfuge. On y trouve un appel à tous les journalistes patriotes de France. Leur jeune confrère les invite à se réunir comme dans un pacte fédératif, pour donner un dernier assaut à l’ancien régime.

Cet appel fut entendu. Dans le numéro 31 des