Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/233

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semblable aux grandes cérérnonies de la Grèce doit réunir, au Champ de Mars, le 14 juillet, les délégués de toutes les gardes nationales de France. La presse révolutionnaire applaudit à cette fête dent elle a donné l’idée. « Mais, dit Loustallot, ce jour sera-t-il celui de la vérité comme du patriotisme, de la justice comme de l’égalité ? » Il craint que toutes les couronnes, toutes les félicitations soient pour le roi, Bailly ou La Fayette, et qu’on oublie, comme il arrive souvent, les véritables héros de la Bastille, ceux qui ont combattu pour la liberté dans cette mémorable journée, ceux qui ont, par leur courage ou par leurs écrits, défendu depuis un an la Révolution.

« La majesté nationale sera-t-elle écrasée par la majesté royale, et l’homme de mérite sera-t-il caché derrière l’homme en place ? Voilà bien des objets sur lesquels il est permis d’avoir des alarmes, d’après la funeste fermentation que des intrigants ont su exciter au sujet des vainqueurs de la Bastille. »

L’Assemblée nationale rendit un décret en faveur de ces derniers. Se réservant de fournir à ceux qui en auraient besoin une récompense pécuniaire, elle promit à tous les combattants de juillet un équipement complet ; un brevet honorable pour exprimer la reconnaissance de la