Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/235

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lors de la prise de la Bastille, et pendant que Paris était environné de soldats… » (Tour oratoire remarquable et digne d’être cité pour modèle dans une rhétorique.) Le général ne serait-il pas forcé d’interrompre l’orateur et de lui dire : « Vous vous trompez ; je n’étais point à la prise de la Bastille ; je ne suis point venu me mettre à la tête des Parisiens lorsqu’ils étaient en danger ; j’ai seulement accepté le commandement lorsque les troupes étrangères ont été retirées, et sous la condition expresse de l’agrément du roi. » — L’orateur chercherait ailleurs, sans doute, le héros de la Révolution ; et comme tous les officiers de l’état-major auraient autant de modestie que le général, l’orateur ne serait-il pas forcé d’ajouter : « Eh bien ! messieurs, puisque je ne trouve pas les héros de la Révolution parmi ceux qui ont les meilleures places et les meilleurs appointements, permettez que je les cherche parmi ceux qui n’en ont point. » Et se tournant alors vers les Hulin, Arné, Élie et leurs braves camarades, il les saluerait au nom de la nation. Quelle serait alors la contenance des protégés de M. de La Fayette ? Faut-il, pour leur sauver ce moment d’embarras, cacher les héros du 14 juillet dans les rangs de l’armée parisienne, et exposer nos frères des départements à courir de rang en