Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/238

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sienne, de lui faire applaudir une motion qu’il ne comprend pas, et dont il ne prévoit pas les conséquences. Ce sont toujours dans les grandes occasions et dans les moments d’ivresse que les peuples ont le plus compromis leur liberté. Si, par exemple, on vous proposait, citoyens, comme l’a déjà fait le Moniteur[1], de poser un genou en terre pendant qu’on élèverait le roi sur un pavois, rejetez, ah ! rejetez de telles démonstrations de servitude, et contentez-vous de jurer d’être libres ! »

  1. Rappelons en passant que la Gazette nationale ou Moniteur universel, fondée le 24 novembre 1789 par le libraire M. Joseph Panckoucke, et rédigée par lui en collaboration avec Rabaut SaintEtienne et Maret (depuis duc de Bassano), était alors un journal comme tous les autres. Le Moniteur ne devint journal officiel qu’à partir du 1er’ nivôse an VIII (22 décembre 1799).