Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/41

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« Ces représentants ne sont que des commis ; les commettants sont dans les districts, et dès qu’un arrêté des commis ne plaît pas aux commettants, ils le cassent ou ils-l’abrogent ; ils protestent contre et font afficher leur délibération ; mais ce qui déplaît à un ou plusieurs comités, d’autres l’adoptent et le font exécuter. »

Une telle critique, faite pendant la toute-puissance des districts, était trop juste pour ne pas être dangereuse. Mais le rédacteur des Révolutions de Paris n’avait pas l’habitude de considérer le danger quand parlait le devoir.

La garde nationale vient d’élire ses officiers : les choix déplaisent à Loustallot, qui fait les réflexions suivantes empreintes d’une certaine ironie :

« Nous sommes tellement encore pliés et façonnés au joug de la basse servitude, que les membres de nos districts se croient toujours honorés de choisir, pour chefs, des nobles ou des gens titrés ; et lorsqu’on ne s’agite que pour anéantir les abus, l’on ne met en place que des gens qui en vivent : il semble pourtant qu’ils devraient être nécessairement exclus de tous les postes publics. Ici l’on nomme un fermier général, là un ex-secrétaire de l’archevêque de Sens ; plus loin un grand seigneur, ou même un procureur ; et puis des journalistes les louent