Page:Marcellin Pellet - Élysée Loustallot et les Révolutions de Paris, 1872.djvu/87

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tribution égale au prix de trois journées de travail ; furent seuls éligibles ceux dont la contribution s’élevait à un marc d’agent (54 livres). Loustallot déplore ces mesures antidémocratiques qui doivent diviser les citoyens :

« Voilà donc l’aristocratie des riches consacrée par un décret national ; je me trompe, c’est par un décret des représentants de la nation. Eût-elle prononcé elle-même cette malheureuse décision, j’aurais le courage de lui dire, avec tout le respect qu’un citoyen doit à une nation, même lorsqu’elle s’égare, que le décret de la contribution d’un marc d’argent pour être député à l’Assemblée nationale, est le plus grand fléau des mœurs qu’il fût possible de trouver.

« S’il est désormais pour les Français une ambition honorable, s’il est un but auquel ils doivent tendre par les talents et les vertus, c’est sans doute de parvenir à être membre de l’Assemblée nationale. Telle est au moins l’idée que je me forme de ce poste éminent, que je le préférerais sans hésiter à être armé chevalier de tous les ordres. Eh bien ! d’un seul mot on prive les deux tiers de la nation de la faculté de représenter la nation. »

Et il ajoute, avec une éloquente indignation :

« Quoi, l’auteur du Contrat social, bien que domicilié en France depuis vingt ans, n’aurait pas