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L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

paiement du tout. Par cet expédient économique, en usage entre tous les banquiers de Londres à l’est de Saint-Paul, on assure que 200 000 liv. sterl. font l’office de quatre ou cinq millions.

CAROLINE.

Quel croyez-vous que soit le rapport de la monnaie à la valeur de toutes les marchandises dont elle procure la circulation ?

MADAME B.

C’est ce qu’il est, je crois, impossible de dire. M. Sismondi, dans son estimable Traité sur la richesse commerciale, compare ces quantités respectives aux puissances mécaniques, qui, bien qu’elles diffèrent en poids, se font mutuellement équilibre à cause de l’égalité de leur moment. Et, pour suivre la comparaison, ajoutons que les marchandises sont beaucoup plus considérables en quantité, mais que la vitesse avec laquelle la monnaie circule, compense ce qui lui manque en abondance ou en masse.

CAROLINE.

Voilà une comparaison extrêmement ingénieuse, et il me semble en vérité que l’analogie est parfaite ; car moins il y aura de monnaie en circulation, plus elle passera fréquemment de l’un à l’autre en échange des marchandises.

MADAME B.

Parfaite, est une expression trop forte. L’analogie ne se soutient que jusqu’à un certain point. Si elle se soutenait toujours, il arriverait que la monnaie et les marchandises, quel que fût leur rapport mutuel, seraient toujours en équilibre, en sorte que le prix de celle-ci ne serait point affecté par l’abondance ou la rareté de la monnaie courante.