Page:Marcet - L’économie politique en vingt-deux conversations, 1837.pdf/257

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
245
L’ÉCONOMIE POLITIQUE.

enrichir celui des autres ; mais la nature, qui veut conserver son ouvrage, ne cesse de réparer, par des compensations insensibles, les erreurs des hommes ; et les fautes les plus désastreuses ne sont pas sans remède. La grande vérité que nous offre cet exemple mémorable, c’est qu’il est insensé de détruire l’industrie et le commerce de ses voisins, puisqu’on anéantit en même temps chez soi-même ces trésors. Si de tels efforts pouvaient jamais produire leur effet, ils dépeupleraient le monde, et rendraient très-infortunée la nation qui aurait eu le malheur d’engloutir toute l’industrie, tout le commerce du globe, et de vendre toujours sans jamais acheter. Heureusement la Providence a tellement disposé les choses, que les délires des souverains ne sauraient arrêter entièrement ses vues de bonheur pour notre espèce. »

CAROLINE.

Plus j’étudie ce sujet, plus je reste convaincue que les intérêts des nations, comme ceux des individus, loin d’être opposés entre eux, sont dans le plus parfait accord.

MADAME B.

Des vues étendues et libérales, mènent toujours à de semblables résultats, et nous apprennent à nourrir des sentiments de bienveillance universelle les uns envers les autres ; c’est ce qui fait la supériorité de la science sur la simple connaissance pratique.



CONVERSATION XXI.


DU COMMERCE EXTÉRIEUR, Suite.

Des lettres de change. — De la balance du commerce. — Cause de la variation réelle du change. — Disproportion des exportations et des importations. — Cause de la variation nominale du change. — Dépréciation de la valeur de la monnaie courante du pays.
MADAME B.

J’espère que vous êtes suffisamment convaincue des avantages du commerce extérieur.