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NOTIONS
DE
JOHN HOPKINS
SUR
L’ÉCONOMIE POLITIQUE,
contes populaires,
Par Mme  Marcet.
traduit de l’anglais
PAR CAROLINE CHERBULIEZ

LE RICHE ET LE PAUVRE.


Au temps des fées, les choses n’allaient guère mieux qu’à présent ; le petit conte suivant prouvera la vérité de ce que j’avance.

John Hopkins, pauvre laboureur chargé d’une nombreuse famille, voyant que ses gains trop modiques ne pouvaient suffire à son entretien, résolut de s’adresser à une fée et d’implorer son secours.

« Hélas ! lui dit-il, je passe ma vie dans les angoisses de la misère, ayant à peine de quoi nourrir mes enfants, tandis que le seigneur de ce village, qui demeure ici près dans ce beau domaine, n’a rien à faire qu’à se promener dans des carrosses dorés au milieu de ses enfants, qui sont élevés dans toutes les recherches du luxe et de la délicatesse ; ceux même qui le servent portent des habits magnifiques ; en un mot, il me paraît évident que le riche, par sa folle prodigalité, prive le pauvre du pain qui lui est nécessaire.

— C’est vraiment pitoyable, mon honnête ami, répondit la fée, et je suis prête à faire tout ce qui dépendra de moi pour vous aider, toi et tes camarades, à sortir de cette détresse. Faut-il détruire d’un