Page:Marchant de Beaumont - Le conducteur au Cimetière de l'Est, 1820.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne sèche description monumentale jointe à une aride nomenclature d’épitaphes, laisserait les cœurs froids dans ces asiles funèbres. En y considérant, couchés l’un près de l’autre, le riche et le pauvre, le savant et l’ignorant, le prince et l’homme du peuple, les chefs de factions opposées, d’irréconciliables ennemis, on se demande à quoi servirent aux uns leur ambition démesurée, leur soif des richesses, du pouvoir, d’une haute renommée, si cette terre devait nécessairement bientôt engloutir leurs projets, leur fortune, leur importance, leur grandeur, on s’étonne de la fragilité des avantages auxquels les autres vainement aspirèrent. Si le sépulcre formait l’unique terme de la vie, qui jamais oserait jeter la vue sur ces réceptacles de pouriture et de fange ? mais tandis que les corps sont réduits à