Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/190

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des soldats en proie aux horreurs de la famine, au milieu d’une population considérable expirant de faim et de misère ; il se bat chaque jour, souvent sans avoir à tirer une amorce, contre un ennemi possédant des forces décuples des siennes, vivant dans l’abondance, tandis qu’il était bloqué par une escadre anglaise qui ne laissait rien entrer dans le port de Gênes. Dans une position désespérée, il ose dicter des conditions au vainqueur ; il ne permet pas même que le nom de capitulation soit placé dans le traité qu’il signe pour l’évacuation de Gênes ; l’amiral anglais, près d’y entrer, ne craignit point de rendre cet hommage à tant de vaillance : Général, vous valez seul plus de vingt mille hommes ; le prince Henri de Prusse le complimenta de cette action et de la défense de l’Helvétie, par cette phrase énergique : Le général Masséna, plus heureux que Léonidas, a deux fois défendu et sauvé sa patrie ; deux fois avec des forces inférieures il a battu des armées ennemies, qui, fières de leur supériorité, ne comptaient que sur la victoire. Il sut, en 1805, avec un faible corps d’armée, empêcher le prince Charles de secourir Vienne ; conquérir le royaume de Naples en 1806 ; mettre quelque équilibre en 1807 dans la Pologne, entre sa faible armée et les forces qui lui étaient opposées. Son intrépidité sauva l’armée fran-