Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/196

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lors était son maître. Cette mésaventure ne l’empêcha point de devenir pair de France et marquis, cependant il cessa d’être grand-maître de l’Université. Cette défaveur le contrista singulièrement : il possédait toutefois des motifs de consolation dans l’estime de la haute société. Suivant le conseil de M. de Lally-Tolendal, il vota, dans le procès du maréchal Ney, pour la déportation. Ses opinions furent libérales jusqu’en 1819, mais il se réunit depuis au parti aristocratique. La mort de M. de Saint-Marcellin, qu’il aimait comme son fils, l’entraîna dans la tombe, où il entra le 17 mars 1821. Plaignons l’homme enchaîné constamment dans sa conduite politique au char du victorieux, sacrifiant une longue gloire littéraire à l’éclat de sa fortune d’un instant.

Un espace entouré d’une grille au milieu de laquelle croissent huit cyprès, me montre combien l’homme, par un seul moment d’oubli du devoir, peut se plonger du sommet de la gloire dans le comble du malheur. Jamais carrière militaire ne fut plus brillante que celle du maréchal Ney : elle doit tout son éclat à sa bravoure. Sorti de l’atelier obscur d’un tonnelier de Sarlouis, il fut d’abord simple hussard. Pendant vingt-cinq ans d’une vie infatigable, il se montra toujours à la tête de nos avant-gardes de cavalerie, le premier et le dernier au