Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/203

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vengeance céleste. C’est Caïn terrifié par la malédiction gravée sur son front, dont il ne saurait effacer l’empreinte. Ce peintre devint suave, séduisant, agréable, en représentant l’Enlèvement de Psyché par les Zéphyrs ; voluptueux, lorsqu’il peignit Zéphyre dans un mystérieux ombrage, se balançant en se jouant sur la surface des eaux ; majestueux, dans l’Assomption de la Vierge, ornant maintenant la chapelle du château des Tuileries. Prudhon ne fut pas sans défaut, mais il fut peintre et grand peintre. Malheureux sous le toit domestique, souvent il lutta contre l’infortune ; son âme fut souvent triste, son humeur morose ; cependant il produisit des chefs-d’œuvre ; il excella par le charme de ses contours, par la suavité de ses couleurs, par l’intérêt profond et touchant du caractère de ses têtes, dont la grâce surpasse encore la beauté. À peine s’il connut durant sa carrière quelques momens heureux. L’Académie, sur son sépulcre encore ouvert, prononça son éloge. Ses productions sont toujours admirées, et son nom n’indique pas même, dans le principal asile funéraire de Paris, le lieu de la sépulture de ce grand peintre.

Les amis de l’humanité voudraient rendre hommage au docteur Heurteloup (32e div.). Médecin en chef des armées, il se dévoua sans réserve à secourir le soldat dans ses maladies.