Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/223

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longue pour augurer qu’en acceptant d’être membre de la Convention nationale qui décréta la république, il se frayait la route vers le sénat et la pairie, dans laquelle il mourut respecte.

Possédant par sa naissance une noblesse dénuée des faveurs de la cour, M. le comte d’Aboville fut obligé de servir dans l’un des corps savans de l’armée dont les études sérieuses éloignaient une jeunesse énervée, préférant des titres au mérite nécessaire pour s’en montrer digne. Combattant sous les yeux de Louis XV à Fontenoy ; en Amérique sous M. de Rochambeau ; récompensé de ses services par les Américains, dont il reçut les deux pièces de canon qui décorent son tombeau ; servant dans les armées de la république ; contribuant par ses talens militaires à repousser en 1794 l’auguste maison de Bourbon du territoire français ; concourant par ses votes comme sénateur, jusqu’au dernier moment, à l’en éloigner, M. d’Aboville ne devait jamais seulement avoir eu la pensée de transmettre à ses enfans la pairie de France ; cependant il y est parvenu par une route qui semblait diamétralement opposée au terme qu’il toucha sur la fin de ses années. N’est-il rien de surnaturel qui préside au destin des mortels ?

La carrière de M. de La Place, dont la py-