Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/242

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mains moins pures, auraient été la source d’une fortune brillante ; mais M. Guillemin de Vaivres, intendant de Saint-Domingue, longtemps intendant général des colonies, fut si intègre que sa famille, ne possédant pas même l’honnête aisance, se vit condamnée d’abandonner ses restes aux dangers des sépultures temporaires. Sans parens prochains, sans amis intimes, la dépouille de M. Jollivet, ancien conseiller d’état, fut confiée à l’incertitude des fosses dont la durée paisible n’est que de cinq années ; mais M. Jollivet a légué la majeure partie de ses biens à la société formée pour l’encouragement de l’industrie nationale, afin qu’ils profitassent à l’accroissement de la prospérité publique. Les amis de la patrie qui la composent ne négligeront pas sans doute envers un citoyen généreux le premier devoir de la reconnaissance, ils lui érigeront un tombeau sur lequel ils rappelleront son dernier bienfait pour son pays. »

Tandis que le vieillard traçait ainsi les linéamens du caractère de quelques-uns des personnages les plus dignes d’être remarqués dans les fosses temporaires creusées dans la partie supérieure du cimetière, il parvint avec les étrangers en face du monument funèbre de M. le maréchal de Pérignon. Le vieillard se sépara d’eux pour visiter une tombe qui in-