vant S. M. Louis XVIII, et lui fit verbalement, dans les termes les plus polis, mais en même temps les plus catégoriques, la proposition de renoncer au trône de France, et d’y faire renoncer sa famille. Bonaparte s’engageait, pour prix de ce sacrifice, de donner au monarque des Français les plus brillantes indemnités, même, dit-on, le trotte de Pologne. Dès le surlendemain le roi transmit à l’envoyé cette réponse, monument de fierté et de noblesse de sentimens.
« Je ne confonds point M. Bonaparte avec ceux qui l’ont précédé ; j’estime sa valeur, ses talens militaires, je lui sais gré de plusieurs actes d’administration, car le bien que l’on fait à mon peuple me sera toujours cher ; mais il se trompe, s’il croit m’en gager à transiger sur mes droits ; loin de là, il les établirait lui-même, s’ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu’il fait en ce moment.
» J’ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi ; mais je connais les obligations qu’il m’a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu’au dernier soupir ; fils de saint Louis, je saurai à son exemple me respecter jusque dans les fers ; successeur