Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/255

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de la famille royale ne parut à cette fête : « J’ignore, répondit le Roi à la députation de la cité de Londres qui l’invitait, j’ignore si ce désastre est un des moyens que la Providence, dont les vues sont impénétrables, veut employer pour rétablir en France l’autorité légitime, mais jamais ni moi ni aucun prince de ma famille ne pourront se réjouir d’un événement qui a fait périr deux cent mille Français. » Cependant, depuis cette épouvantable catastrophe, l’espérance commença de renaître dans le cœur des hommes dévoués au dehors et au dedans aux intérêts de la dynastie de Bourbon, chaque jour accrut l’espoir de son rétablissement. Quelques braves échappés au désastre, réunis à l’élite d’une jeunesse valeureuse, prouvent que la plus grande infortune n’a pas encore abattu leur courage ; ils étaient réservés à de plus cruels revers. Leur chef se refuse à la paix ; l’Europe entière se ligue contre lui, ses alliés l’abandonnent, la victoire le trahit ; le charme par lequel il avait subjugué les peuples est rompu : les Français sont toujours braves, mais ils ne sont plus heureux. Chaque jour accablés par des masses ennemies, se grossissant sans mesure, durant quinze mois de continuels combats, chaque moment voit leurs rangs s’éclaircir ; jamais cependant leur valeur ne déchoit. Au mois de janvier 1814, ils ne