Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/270

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tations arbitraires de la pensée, il ouvrit une large voie à l’application la plus arbitraire de la loi.

Sur le côté opposé du plateau, l’œil se fixe sur une pyramide érigée au-dessus de la sépulture que M. le comte de Sèze, défenseur courageux de Louis XVI devant la Convention, se fait lui-même préparer auprès de son épouse. Chacun souhaite que le sépulcre tarde longtemps à s’ouvrir pour un personnage dont la France révère la haute vertu. A sa gauche, sur une borne antique, brille de tout l’éclat d’un beau talent, de tout ce que le regret possède de tendre, de tout ce que l’imagination peut concevoir de pathétique, un bas-relief consacré à madame Heïm, femme du peintre qui représenta la Veuve de Naïm, fille du statuaire Cartellier, l’honneur de notre école. Les artistes s’arrêtent quelques momens devant ce chef-d’œuvre de pureté de style, de goût, d’exécution ; mais bientôt ils le quittent pour recevoir de nouvelles inspirations devant l’image du peintre David, le chef de l’école moderne de peinture, dont le bronze reproduit les traits au-dessus du sépulcre où repose son cœur auprès du corps de sa femme. Il mourut loin de son pays, mais son génie y vit par ses productions sublimes : il se survit dans ses élèves ; le nom de David ne périra jamais dans les arts