Page:Marchant de Beaumont - Manuel et itinéraire du curieux dans le cimetière du Père la Chaise.djvu/35

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les dernières années de Louis XIV, succombant sous le poids de l’âge et des infirmités. Ce furent des jours de calamité pour le peuple, bien différens du temps où Louis le Grand gouverna lui-même : chacun craignait, en voyant arriver à la cour le R. P. confesseur, d’être frappé des foudres se forgeant dans l’ombre de Mont-Louis.

Cette enceinte était alors condamnée à servir d’abri aux mystères coupables de la société des Jésuites, dont le Père confesseur était le porte-voix. Quelquefois Sa Révérence annonçait pompeusement qu’elle voulait y jouir du calme d’une solitude profonde, se reposer des fatigues du grand monde, se délasser des embarras de la cour, enfin recueillir son âme. La porte principale en est alors sévèrement fermée. Les solliciteurs de tout rang sont éconduits : Le maître du logis est en retraite, leur dit-on. Ils se retirent fort humblement, en bénissant le saint homme du soin qu’il prend de son salut ; ils le publient. Les adversaires des Jésuites croient dormir quelques jours en repos. Dehors trompeurs, ce sont les instans les plus à redouter.

Tandis que la porte principale de son logis est fermée, toutes les issues pratiquées sur toutes les faces de son enclos sont ouvertes aux agens secrets de la Société qu’il importe beaucoup de voir seul à seul, sans même qu’ils puissent se connaître entre eux, de peur qu’ils