Page:Marco Polo - Le Devisement du monde, 1556.djvu/233

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d’icelle font certains breuvages pour les bailler aux malades, qu’ilz croyent par ce moyen venir a convalescence & estre delivrez de leurs infirmitez. Oultre ilz dient qu’en l’an de nostre Seigneur mil deux cens quatre vingtz & sept, advint tel miracle au lieu de sa sepulture : que le gouverneur du païs ayant ceste année recueilly grande quantité de riz, & n’ayans granges & lieux suffisans pour le retirer, print & occupa les maisons & eglise de sainct Thomas, esquelles malgré les ministres conservateurs d’icelles, il en fist serrer & retirer grande quantité. Advint que peu de temps apres ce gouverneur prenant son repos de nuict, s’apparut a luy le benoist Sainct, tenant une fourche fiere en sa main qu’il presentoit contre la gorge du gouverneur le menassant de le faire mourir, luy disant : Si tu ne vuides incontinent & sans delay mes maisons que tu as usurpées & empeschées tu mourras de male mort. Lequel resveillé fist en toute diligence vuider & nettoyer lesdictes maisons, selon l’admonition & advertissement de l’Apostre. Et d’icelle vision les Chrestiens advertiz, en grande joye & solennité rendirent graces a Dieu, & au benoist sainct.


De l’idolatrie des paysans de ce royaume. Chap. XXVIII.



Tous les habitans de la province de Maabar, tant hommes que femmes, sont fort noirs, aussi par moyens artificielz ilz sçavent appliquer ceste couleur noire a leur corps : car la couleur de noir extreme soit en hom-