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de toutes sortes d’animaux et ils ont en abondance tout ce qui est nécessaire à la vie et de très bons chevaux, que les négociants mènent dans l’Inde. Ils ont aussi des chevreaux et des bœufs en quantité, parce que les pâturages y sont excellents. Les hommes et les femmes portent à leurs bras des bracelets d’or et d’argent de grand prix.

XLVIII
De la province de Tholoman.


La province de Tholoman[1] est éloignée de celle d’Amu de huit journées du côté de l’orient et sujette du Grand Khan, ayant un langage particulier et adorant les idoles. Les hommes et les femmes sont fort bien faits, quoiqu’ils aient le teint brun. La terre est très fertile ; on y voit plusieurs châteaux et des villes très fortes. Les hommes sont exercés aux armes et accoutumés à la guerre. Ils brûlent les corps morts, et ils enterrent les cendres et les os dans des cavernes sur les montagnes, pour qu’ils ne soient point foulés aux pieds des hommes ni des bêtes. Il y a beaucoup d’or, et ils se servent pour monnaie des coquillages que l’on trouve dans la mer.

XLIX
De la ville de Gingui.


De la province de Tholoman en allant vers l’orient on rencontre celle de Gingui (Kouei-tcheou), et l’on marche pendant douze jours le long d’une rivière jusqu’à ce que l’on trouve une grande ville nommée Fun-gul[2]. Elle est sujette du Grand Khan, de même que tout le pays ; les habitants sont adonnés au culte des idoles.

  1. Aujourd’hui département de Taï-ping (P.)
  2. Aujourd’hui détruite. (P.)