Page:Marco Polo et al. - Deux voyages en Asie au XIIIe siècle, 1888.djvu/6

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tenter. Quoique je ne doute pas que l’étude de la sphère ne vienne à l’appui de mon opinion sur la conformation du globe, je t’envoie, pour rendre mes explications plus faciles à saisir, une carte où j’ai tracé toutes les îles qui, selon moi, se trouvent le long de la route qui de l’Occident doit mener aux Indes et représente l’extrémité orientale du continent asiatique, avec les îles et les ports où l’on doit mouiller…

… Ne t’étonne point que je désigne sous ce nom d’Occident les contrées où croissent les aromates, et que l’on appelle vulgairement aujourd’hui Orient, puisque, la terre étant sphérique, en faisant voile vers le couchant, on doit finir par trouver ces régions que trop de gens prétendent ne pas s’étendre au delà du Levant…

Ce pays, considérablement peuplé, est divisé en beaucoup de provinces et même de royaumes, contenant d’innombrables villes, qui sont sous la domination d’un prince appelé le Grand Khan, qui fait le plus souvent sa résidence en la province du Cathay. Les prédécesseurs de ce prince furent très désireux d’entrer en relation avec les princes chrétiens. Il y a environ deux siècles, l’un d’eux envoya des messagers au souverain pontife, pour l’engager à lui donner des savants, des docteurs, qui l’instruisissent, lui et ses peuples, dans notre foi ; mais les envoyés trouvèrent sur leur route de tels obstacles qu’ils durent s’en retourner sans avoir accompli leur mission. (Voy. Marco Polo, liv. Ier, chap. iv.)

De notre temps, le pape Eugène IV (qui régna