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ESPIONNAGE

sa qualité d’officier de réserve. Mais un certain colonel Ripert, qui commandait alors à Deir-ez-Zor sur l’Euphrate et dont Palmyre dépendait, crut bon de se montrer surpris de ce que je fusse venue à Palmyre avec le major S…, officier très redouté et mal vu des Français. Aussi me faisait-il prier de cesser de le fréquenter et surtout de ne revenir avec lui en Syrie sous aucun prétexte.

Je tombai des nues ! Qui étais-je pour recevoir des conseils, presque des ordres d’un colonel ?

Comme j’ai été obligée de le dire cent fois depuis lors, je ne suis qu’une personne privée, étrangère à l’armée, et je me juge libre de fréquenter qui me plaît.

J’étais convenue de revoir le major S… en Palestine et ne voyais aucune raison de modifier mes plans. Je rentrai donc au Caire pour y prendre mon fils aîné et me rendis à Haïfa. Au passage à Kantara, les autorités palestiniennes me dépouillèrent de mon revolver, pour l’envoyer en transit à la frontière.

Je me rendis à Haïfa, chez le major S…, et nous partîmes pour Damas, lui, mon fils et moi. Je cherchai à retirer mon revolver, mais comme il n’était pas arrivé, nous trouvâmes inutile d’attendre, je donnai mes papiers au major pour le retirer plus tard, et il me prêta, en attendant, un revolver à lui.

Le soir même nous dînions à Damas où, deux jours plus tard, je laissai le major partant à l’aube avec mon fils pour rejoindre mon mari à Palmyre et nous nous y installâmes dans une case du village. Quelques jours plus tard, j’y recevais la visite d’amis anglais venus au Caire…

La médiocrité des quelques officiers auxquels j’avais affaire me paraît encore plus lamentable aujourd’hui, quand j’y pense. Mes relations avec