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Une réception imprévue à Djeddah


Il est 5 heures du matin, le bateau stoppe en pleine mer Rouge, à quelques kilomètres des côtes. Nous apercevons Djeddah, toute blanche, formée d’une accumulation de maisons les unes plus penchées que les autres, semblant jouer à un fantastique jeu d’équilibre. Ce qui frappe d’abord dans la silhouette architecturale de l’ensemble ce sont les façades surchargées de moucharabiehs en bois des îles. Ces bois ont été apportés par les javanais, qui paient ainsi les frais de leur pèlerinage. Ces hautes masses ajourées s’allongent en façade sur la mer, dans un paysage complètement plat. Pas un arbre, pas le moindre herbe même desséchée, le désert, limité par quelques collines à l’horizon, derrière lesquelles se cache la Mecque.


Une vue de La Mecque, où Mme d’Andurain espérait se rendre à son débarquement à Djeddah

La mer devant Djeddah offre, au moment du pèlerinage, un aspect inattendu. Toute une flotte de paquebots internationaux est ancrée au large, transformant en un grand port éphémère cette rade déserte le reste de l’année. Des Soudanais, des esclaves noirs de toute origine, Berbères aux yeux bleus, Hindous, Javanais, peuples des confins du monde jaune, toute la gamme des races qu’enferme le monde musulman est re-