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PEU ET MOINS
Moins.
Allons, à fin de ne fascher
Eux, ny les aultres, ny nous mesmes.
Trop.
Nous demeurrons tristes & blesmes,
En lamentant, pleurant, cryant.
Peu.
Et nous, chemynons en ryant,
Et voyant que tost est finée
Du matin au soir la journée
Et qu’aprochons de nostre lict.
Moins.
Au repoz treuve grand délyt
Qui a labouré bon & beau.
Prou.
Celuy qui est dens un tombeau,
A vostre adviz, est il bien aise ?
Peu.
Il ne craint ny glace ny brèze[1] ;
Il ne craint mort ny maladye.
Trop.
Mais toutesfoys, quoy que l’on dye,
Il n’est que d’estre.
- ↑ Ni froid ni chaud. Dans les deux vers l’édition de la Marguerite donne la mauvaise leçon : Je ne crains. — M.