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NOTES ET ÉCLAIRCISSEMENTS

était, il y a une vingtaine d’années encore, très suivie. La première année qu’on ouvrit la nouvelle Bibliothèque Sainte-Geneviève on fut très étonné de voir, pendant la neuvaine, des bonnes femmes vouloir en monter l’escalier à genoux comme si ce fût une autre Santa Scala, &, pendant quelques années, il y a eu, à la même date, toutes sortes de visiteuses, leur panier au bras, qui, en sortant de l’église de la sainte, venaient visiter a sa bibliothèque ». — M.

Page 242, ligne 20. — Dans l’édition de 1558 toute cette fin de la Nouvelle & l’Épilogue entier ont été supprimés. Cl. Gruget, dans l’édition de 1559, a rétabli l’Épilogue ; toutefois il ne fait pas mention du crucifix qui avait parlé. — L.

Le crucifix de Saint-Jean de Lyon était de bois revêtu de métal précieux ; on le voit dans Quincarnon, p. 119 :

« Un Ministre, nommé Ruffy, le principal ou le premier, dit Viret, ayant fait abattre un grand crucifix élevé au milieu de cette métropole, dont une partie était d’argent & l’autre couverte de lames du même métal, après avoir été mis en pièces, il le fit porter chez lui. »

Voir Viret ; voir aussi : « Discours des premiers troubles avenus à Lyon, avec l’apologue pour la même ville contre le libelle faussement intitulé : La juste & sainte défense de la ville de Lyon, » par Messire Gabriel de Saconnay, Précenteur & Comte de Lyon ; Lyon, Michel Jove, 1569. L’épître au Roi est datée d’août 1563. — M.

La Cour, depuis Charles VIII, était fréquemment à Lyon pour y avoir les nouvelles des guerres d’Italie. On trouve plus d’une fois dans les Œuvres de Marguerite la trace de ses séjours à Lyon ; ainsi cette pièce sur le Rosier du jardin des Célestins de Lyon :

Sur ce rosier d’immortelle verdeur
Les cinq roses d’immortelle couleur
Nous démontrent d’amour la véhémence ;
Sentons ung peu doncq quelle en est l’odeur,
Et en mangeons pour goûter la saveur,
Bien qu’il y ait d’amertume apparence.

En tout huit strophes de six vers sur les deux mêmes rimes, alternées, comme disposition, de strophe en strophe ; la strophe impaire étant aab aab, les impaires sont bba bba. C’est d’ailleurs une pièce uniquement pieuse.

Nous savons, par le dernier ouvrage de M. de Laborde, les Comptes des Bâtiments du Roi au XVIe siècle, II, 232, qu’il se disait aux Célestins de Lyon une messe quotidienne pour les Rois de France ; Marguerite a dû aller l’entendre plus d’une fois. — M.