Page:Marguerite de Navarre - Les Marguerites de la Marguerite des Princesses, t. 4, éd. Frank, 1873.djvu/136

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
124
comédie.


La Vieille.

Bien, bien, le temps y pourvoira :
Car, quand bien laide vous verra,
Autant qu’il en fait trop de compte,
Vous laissera, dont aurez honte ;
Car d’un fascheux naïvement
Ne viz jamais amendement,

La II. Femme.

Et moy, qui mon Mary desprise,
Seray je point de vous apprise ?

La Vieille.

Ouy vrayement : c’est bien raison.
Vous voulez estaindre un tyson
Avant la nuit ; mais mieux vaudroit
Le laisser bruslant que tout froid
Vostre Mary plein de feu vif,
S’il ayme ailleurs d’un cœur naïf,
C’est vray signe qu’il n’est pas mort.
Bien qu’il vous tienne un peu de tort
En autre lieu tant sejourner.
Au moins il vous peult retourner,
Et ne vous en traite pas pis.
Le voudriez vous sur le tapis
Tout le long du jour bien couché.