de ce dernier corps permet de déceler 10-10 gr. de Ra D au moyen d’un électromètre de modèle courant. En mesurant par la radioactivité la fraction de Ra D qui reste en solution, on trouve pour la solubilité du chromate de plomb à 25° la valeur 1,2 10-5 gr. par litre. On trouve, de même, 1,5 10-4 gr. par litre pour la solubilité à 25° du sulfure de plomb dans l’eau chargée d’hydrogène sulfuré.
Cette même méthode a été employée pour établir que, dans les solutions, l’ion métal jouit d’une liberté qui n’appartient pas au même métal engagé dans un composé qui ne subit pas l’ionisation [28]. Quand on mélange une solution d’azotate de plomb contenant du thorium B avec une solution de chlorure de plomb inactif, le chlorure de plomb qui cristallise de cette solution entraîne une activité qui peut être prévue d’après la proportion de Th B au plomb total dans le mélange. Mais si la solution de plomb actif est mélangée à une solution d’un composé organique de plomb tel que le tétraphényl ou le diphénylnitrate, il n’y a pas échange, et le sel actif cristallise sans autre réduction d’activité que celle qui résulte de la transformation radioactive. On a ainsi une preuve que, dans le composé organique, non électrolysable, l’atome de plomb est soumis à un lien de nature différente que dans le sel ionisé.
Une autre détermination intéressante est celle de l’interdiffusion des molécules de plomb en fusion à 340° ; dans un tube, une couche de plomb actif placée au fond, était surmontée par une couche de plomb inactif au début. Après plusieurs jours, la masse refroidie était partagée en tranches dont on mesurait l’activité. Le coefficient de diffusion ainsi trouvé est en moyenne 2,2 cm2 par jour, sa valeur, comparée à celle qu’on trouve pour l’ion plomb dans l’eau, conduit à penser que les dimensions moléculaires sont plus grandes dans le dernier cas, probablement par suite de l’hydratation [29].
La diffusion du radium D dans le plomb à 280° étudiée pendant un an, s’est montrée 300 fois moins rapide que celle de l’or dans le plomb à la même température.
La méthode des indicateurs est encore applicable à l’étude de l’adsorption de traces de matières par les précipités et les filtres, à la distinction entre l’état moléculaire et l’état colloïdal etc.
Signalons aussi que l’emploi du radium E, isotope du bismuth, a permis de montrer la possibilité d’existence de l’hydrure de bismuth gazeux inconnu jusque là. Un hydrure gazeux a été obtenu aussi avec le polonium par la même méthode. (Paneth, Paneth et Johannsen), [29].
9. Conclusions d’ordre chimique. — On peut admettre que vers 1914, les propriétés chimiques de la plupart des radioéléments avaient été établies