les transformations du genre de celles que nous révèlent les phénomènes radioactifs sont la raison d’être et la base de ce système de signification jusqu’ici inaccessible. Ces transformations ont pu avoir lieu jadis, elles ont peut-être encore lieu dans des conditions où nous ne savons pas les observer. On constate que, dans la suite d’une transformation, un élément peut éprouver des déplacements qui le font passer par diverses colonnes avec la possibilité de repasser plusieurs fois par la même, avec des propriétés analogues.
En dehors des corps il existe, comme on sait, un autre produit inactif des transformations radioactives. Ce produit est l’hélium qui résulte de toutes les émissions de rayons . Ce gaz est produit régulièrement par le radium (en équilibre avec l’émanation et les dérivés de celle-ci), à raison de 160mm3 par an et gramme de radium. Il est aussi produit par le polonium, l’expérience a montré que cette production, pour une quantité de radium ou de polonium déterminée, est très exactement proportionelle au nombre d’atomes transformés, calculé d’après la loi de destruction spontanée [45]. Ainsi la production d’hélium par transformation d’atomes obéit à des lois établies avec précision.
15. Les éléments isotopes du type plomb. Poids atomique et propriétés. — Les éléments du type plomb (N = 82) méritent une attention spéciale, en raison du rôle qui leur appartient dans l’évolution de la notion d’isotopie et en raison des nombreux travaux dont ils ont été l’objet.
On trouve, dans le groupe du plomb, des radioéléments à vie courte : les corps B ; un radioélément à vie assez longue : le radium D, et plusieurs éléments d’apparence stable : les corps . Ces derniers s’accumulent dans les minéraux d’urane et de thorium, comme produits ultimes de la transformation radioactive. Les minéraux d’urane, exempts de thorium, doivent contenir un plomb de poids atomique 206, en ce qui concerne la branche du radium ; la branche de l’actinium fournit, en petite proportion (quelques pour cent) un plomb dont le poids atomique est 206 ou 210. Les minéraux de thorium, exempts d’urane, produisent du plomb de poids atomique 208. Si les plombs d’origine radioactive, contenus dans les minéraux sont exempts d’addition de plomb d’origine étrangère, on doit trouver sur des minéraux convenablement choisis, des différences de poids atomique du plomb, prévues par la théorie.
Signalons d’abord que la teneur des minéraux d’urane en plomb est consistante avec l’hypothèse de sa production par transformation radioactive. Un gramme d’uranium, en équilibre avec les produits de sa transformation, produit par an, environ 1,3 10-10 gr. de plomb en admettant