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LAI DE LANVAL.

Pictes qui ravageoient ses possessions et particulièrement la terre de Logres.


Aux fêtes de la Pentecôte, Arthur tint une grande cour plénière ; il fit des présents magnifiques[1], et répandit ses bienfaits sur les comtes, les barons et les chevaliers de la table ronde[2]. Enfin il n’y en eut jamais une aussi belle, puisqu’il donna des terres et qu’il conféra des titres de noblesse. Un seul homme qui servoit fidèlement le monarque, fut oublié dans ces distributions. C’étoit le chevalier Lanval qui, par sa valeur, sa générosité, par sa bonne mine et ses brillantes actions, étoit aimé de tous ses égaux, lesquels ne voyoient qu’avec chagrin tout ce qui pouvoit lui arriver de désagréable. Lanval étoit fils d’un roi dont

  1. Ces présents consistoient en dignités, en terres, en chevaux, en armures, en habits. Voy. État de la Poésie françoise, dans les XIIe et XIIIe siècles, p. 87.
  2. Dans la version angloise de Thomas Chestre, on nomme parmi les chevaliers présents, Perceval le Gallois, le sage Gauvain, neveu du Roi Arthur, Gaheris ou Gueresches, Agravain l’orgueilleux, tous deux frères de Gauvain, Lancelot du Lac, fils de Ban de Benoist, roi dans la petite Bretagne, Messire Yvain, fils du roi Urien, Galebaut, roi d’Outre-les-Marches, Messire Keux, sénéchal d’Arthur, etc. Voy. Ritson. Loc. cit., tom. I, p. 171, tom. III, p. 245 et 255.