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NOTICE

prouve que Marie avoit fait hommage de ses productions à un prince qui parloit la langue angloise.

Elle rapporte dans le Prologue qu’elle a refusé de traduire du latin en roman, par la raison que beaucoup d’autres s’en étoient occupés, que son nom seroit confondu parmi la multitude, et qu’elle ne retireroit aucune gloire de ses travaux. Cette circonstance s’accorde parfaitement avec le règne de Henri III, qui occupa le trône d’Angleterre depuis 1216 jusqu’à l’an 1272 ; c’est sous ce règne qu’un grand nombre de poëtes normands et anglo-normands traduisirent du latin une multitude d’ouvrages, des romans de chevalerie, et particulièrement ceux de la Table-Ronde. Enfin Fauchet[1], Pasquier[2], Massieu[3], Le Grand d’Aussy[4], et tous les biographes indiquent que Marie florissoit vers le milieu du XIIIe siècle, et ce temps se rapporte avec le règne de Henri III.

  1. Œuvres, p. 579
  2. Recherches de la France, liv. VIII, ch. 1, p. 754.
  3. Hist. de la Poësie françoise, p. 157.
  4. Fabliaux et Contes, in-8o, t. III, p. 441 ; t. IV, p. 151.