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POÉSIES

FABLE XX.

D’une Corneille et d’une Oeille,
alias
D’une Cornaille qui s’asist seur une Berbix[1]

Ensi avint k’une Cornaille
S’asist seur le dos d’une Oaille ;
Dou bec l’ad féri durement[2],
Sa leine li oste asprement.
La Berbiz li a dist pur-coi
Chevausche-tu einsi sor moi,
Or te remuet si feras bien ;
Siete une pièce seur ce Chien[3],
Si fai à lui si cum à mei.
Dist la Cornelle, par ma fei10

  1. Phædr. append. Burm., fab. 27.
    Anon. Nilant., fab 55, Ovis et Cornix.
    Vincent, Bellov.
  2. Certaine corneille se posa sur le dos d’une grasse brebis et la frappoit si fortement, qu’avec son bec elle lui enlevoit sa laine à flocons.
  3. Assieds-toi un moment sur ce chien.