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DE MARIE DE FRANCE.

Li Werpis demande ke doit,
Que sa coë li requeroit.
Li Singes dist, ce m’est avis
Ne vus en iert niant de pris[1] ;10
Se m’en vulez uns pou donner,
Car el vus nuist à tost aler.
Dist li Gorpis ne vus en caut[2]
Ceste requeste po vuz waut
Jà de me keue ki ert granz
[a]Ne honurerez vos effanz,
En autre regne, n’autre gent[3].
Jel’ vus di bien apertement[4]
Mès k’ele fust de tel afaire
Qe jeo ne la peusse retrère[5].20

    Car tuit ont coë si enfant.

  1. N’arez los, ne li vostre enffanz.

  1. Elle ne peut être d’aucun prix pour vous, et vous devez d’autant plus m’en donner une partie que cette queue vous gêne dans votre marche.
  2. Ne vous inquiétez pas, ne prenez pas tant de soins. Du verbe caloir (calere).
  3. Soit dans un pays, soit dans un antre.
  4. Franchement, ouvertement, apertè.
  5. Abandonner, retirer.