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POÉSIES

FABLE LXXVI.

Dou Senglier è de l’Asne[1].

[a]Dun Sengler cunte k’encuntra
En une voie ù il ala
Un Asnes qi illec s’estut[2]
Merveilla sei k’il ne se mut[3]
E qu’il ne li laissa la voie
E que vers lui ne s’assouploie.
A lui se hurta malement,
Bien sai, fet-il, que jou fereie
[b]Se mes denz aguisiez aveie.10

  1. Phædr., lib. i, fab. xxix. Asinus irridens Aprum.

    Anon. Nilant., fab. xii.

  2. Qui s’arrêta aussitôt.
  3. Le Sanglier s’étonna fort de ce que l’Ane ne s’étoit pas dérangé, ne lui eût pas laissé entièrement le chemin et qu’il ne lui eût pas fait honnêteté.
  1. D’un Cenglier dit qu’il encontra
    Enmi un cams ù il ala.

  2. Se mes denz aguisier voleie.